11 Novembre 2014 - Désert du Wadi Rum – Jordanie (semaine 1)

Est-ce l’irrésistible attraction d’un désert mystérieux ou ma simple inconscience qui m’a poussé à escalader cette montagne pour contempler ce coucher de soleil ?
Il est 17h et c’est déjà l’heure bleue. Je suis posté entre chien et loup à espérer le soleil vert. Il faut dire qu’il m’en a beaucoup couté pour trouver ce promontoire. C’est à l’aide d’une veille Nissan (que l’on voit d’ailleurs au loin sur le côté gauche) que je m’étais enfoncé un peu plus tôt dans ce désert, appréhendant tant bien que mal la conduite dans le sable…
Mais pourquoi ce spot ? Je trouve qu’il traduit parfaitement le paradoxe jordanien. Un décor hostile avec un confort acquis. Dans ce cas une étendue désertique où passe une ligne à haute tension qui achemine l’électricité Saoudienne à la capitale Aman.
Fort de cet effort, impossible de savoir raison gardée. La nuit peut approcher à grand pas je m’en moque, trop obsédé à attendre l’instant décisif, celui où la lumière et le cadrage me permettront de faire LE cliché. Mais au bout du compte : Le fiasco.
Comme cette photo le montre un épais voile nuageux s’est formé à mesure que le soleil disparaissait.

Il est temps de rentrer et il fait nuit noire. Impossible de filer les traces des 4x4 dont leurs sillons salvateurs permettent à plus d’un imprudent de se sortir d’affaires en plein jour.
Alors je roule, une dune à gauche… je prends à droit. Une crevasse à droite je prends à gauche. En somme, l’itinéraire d’un imprudent promis à l’inévitable : l’ensablement.
Voilà j’y suis, je suis ensablé. Je sors et commence à creuser puis entame une marche arrière. Rien n’a y faire, je ne fais qu’empirer la situation. Merde !
Je sors de la voiture, regarde aux alentours, rien ! Je prends alors mon appareil photo afin de voir au plus loin. Miracle, une légère lueur se fait à l’horizon. Je décide donc d’abandonner le véhicule pour me rapprocher de cette lueur. A mesure que j’avance la lueur devient lumière puis la lumière devient génie : Un camp de bédouins !
Je leur explique alors ma mésaventure qui ne manque pas de les amuser. Ils me font alors monté dans leur 4x4 en direction de ma voiture. Puis à l’aide d’une corde de fortune parviennent à me dépêtrer de cette situation. Ils me demandent alors de les suivre pour sortir des griffes du désert. S’engage alors un véritable rallye en pleine nuit au milieu des dunes. Le temps me paraît durer une éternité. Nous enchainons les virages, les bédouins connaissent leur terrain de jeu. Bien malheureux celui qui irait tout droit. Puis ils ralentissent, la Route des Rois asphaltée est proche, mon sauvetage l’est tout autant. Nous nous séparons. Eux regagnent leur campement d’orientaux et moi mon hôtel d’occidentaux… Le lendemain j’irai dormir avec eux, à la belle étoile et ferais des clichés inoubliables de la voie lactée…

                                                                                                                    ThM